Carnet de route

Une incursion dans le passé

Le 17/09/2021 par Martine Broche Pascal Loszach

Il y a des jours comme ça où tu te réveilles au pied d'une voie dans le passé!

Attention ceci est une fiction basée sur des faits réels, complètement réels.

Voilà, ce mercredi soir, en rentrant de Briançon, je m'arrête à la permanence du club. Une réunion du CD avait lieu et les adhérents étaient invités.

Excusé pour des obligations professionnelles, j'arrive au meilleur moment de la soirée: l'apéro!

Quelle joie de vous revoir tous après ces longues semaines de restrictions sanitaires!

Martine m'accueille et me présente Michel B, légende des falaises toulonaises, et équipeur hors pair du Mont Faron et d'ailleurs.

On discute équipement, ouverture.

On parle des pionniers de la face nord du Faron et des grandes premières des année 70 et 80, autour d'une bière que Chounette nous a gentiment offerte.

Serait-ce l'influence de cette conversation, ou du breuvage que nous avons siroté, quand tout à coup je me reveille le vendredi matin, soit deux jours après, tel une archive au pied de la face nord du Faron, face à la première voie ouverte en ses lieux.

Martine B est à mes côtés, elle a choisi cette voie, et s'engage avec brio dans la première longueur.

C'est alors que je cherche mes chaussons et mon casque. Mais je m'aperçois alors que je suis dans le passé et même si Pierre Alain a déjà inventé les chausssons à cette époque, je n'ai au pied que la version moderne des tricounis appelé de nos jours baskets de trail, vous savez les bleues de Décathlon. En plus elles sont bien usées.

Serait-ce un signe de la maldie d'Alzheimer? Je m'égare en cette époque lointaine cela n'existait pas.

Me voilà donc en bon second prêt a affronter la première longueur. Appuie sur tes pied, place-toi, respire. Bref le calcaire de la face nord refuse de m'aider et me place à chaque pas en position précaire.

Arrivé au relais Martine me sourit et me taquine sur la dernière version high-tech de mes Galibier et sur l'efficacité de mes crampons.

Deuxième longueur, j'y vais: "la paroi déjà verticale se redressait encore", disait l'autre.

Surplomb athlétique, ouf c'est que des grosses prises, monte tes pieds, appuie dessus, efface le surplomb, mets-toi en écart, lâche tes mains, respire!!!! Bref, tout mon répertoire y passe et me voilà perché dans un relais suspendu au dessus de la longueur.

Ma compagnonne de cordée me rejoint avec une facilité déconcertante. Je dois dire qu'elle a piqué les chaussons de Pierre Alain.

Ok j'ai tout bien préparé pour qu'elle passe devant. La corde est bien en place et je lui ai même mis en place le premier point. Et là je m'aperçois que c'est pas le 5b qui suit mais le 6a en traversée dans le dédale de surplombs. Ok je passe devant. Bref, sac de corde, noeud et tirage. Respire Pascal. Respire!!!

Martine me rejoint au R3 plus fatiguée d'être restée pendue dans le relais que d'avoir grimpé. Ok j'enchaîne dans la fissure cheminée. Zut j'ai le sac à dos et je me coince.

Je redescends un peu et ma seconde se moque de moi car je devais lui laisser ce dernier. Décidément j'ai pas de cerveau aujourd'hui! J'attache ce dernier sous moi et je reprends mon ascension.

Quand Martine toujours aussi à l'aise arrive au relais, je pensais que nous étions au pied du 5 b et que c'était la dernière longueur.

- Comment ca c'est 6a+ tu es sûre? En femme parfaitement organisée, Martine sort de sa poche la copie manuscrite du topo et me confirme que je me trompe encore. Bref j'ai bien préparé ma sortie, que pourtant j'avais fait l'an dernier avec Estelle!

Allez c'est de la dalle. Ben justement tu as vu l'état de tes pompes?

Au sommet quand j'arrive au pas dur je rencontre un copain de Michel B, qui descend dans la face pour nettoyer la voie d'à côté : Stravaganza un joli 7a ouvert par une autre légende, Jean Glaize.

Nous échangeons sur la qualité du rocher et sur les ouvertures à venir et je le remercie pour l'énorme boulot qu'il fait pour nous, modestes gimpeurs. Pendant ce temps-là Martine nous fait une démonstration dans la dernière longueur.

Il me demande: "Mais c'est Martine qui grimpe avec toi?"

Et oui toute les légendes de l'alpinisme des année 70 et 80 connaissent Martine.

Quel honneur pour moi de grimper avec une légende!

 

 







CLUB ALPIN FRANCAIS DU COUDON
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