Carnet de route

L'Aigle était porté par un zef d'enfer ! Mais putain, c'était beau !
Le 07/10/2021 par BAIONI Daniel
Ca fait partie des sites emblématiques de la région, à 155 m au-dessus des vagues. On dit Bec de l’Aigle, mais ç’aurait pu s’appeler la Dent du Chien. Ou le gâteau de l’Anglais. Ou la canine de Papé.
Tu choisis pas.
Géologiquement c’est du poudingue. C’aurait pu s’appeler du boudin ou du pudding, ou du gâteau aux fruits confits.
Tu fais avec.
Pour une fois qu’on francise un concept géologique. Tu me diras c’est pas la première fois qu’on passe du Français, à l’Anglais, pour revenir au Français ; donc c’est un conglomérat de galets de quartz, de grès, de schiste, de granit et de calcaire ; le tout cimenté durement au cours des temps anciens. La roche se serait constituée autour de 90 millions d’années avant notre ère selon les scientifiques.
Tu vois dans quoi tu grimpes ?
L’éperon témoignerait d’un continent disparu qui liait la côte actuelle, à la Corse et la Sardaigne actuelles. Il est en fait le résultat de l’accumulation des sables, graviers et galets dans un delta au pied de cette terre à l’époque émergée. L’île Verte que tu vois en regardant la Ciotat et ses chantiers navals est un soubresaut de l’éperon qui a subsisté lors de la création de la mer méditerranée.
Tu mesures comme t’es petit ?
Et une bricole d’histoire humaine quand-même, même si nous ne sommes qu’une infinie petite poussière dans cet espace-là. Comme la nécessité de survivre rend intelligent, l’homme a construit sur les pentes de l’éperon rocheux, des impluviums, qui sont comme tu le sais, des systèmes de captage, d’acheminement et de mise en réserve, des eaux de ruissellement. Les Romains n’ont peut-être pas tout inventé à propos de l’eau et la sécheresse en Méditerranée.
Tu vois comme on est malins ?
Nous partîmes 11 et sans aucun renfort nous demeurâmes 11 en retournant au port. Heu…sans renfort c’est vite dit.
N’oublions pas Pascal, chef de groupe, que nous citons à l’ordre du CAF du Coudon pour la dextérité exemplaire de descente sur pente dangereuse sans assurage, les rappels façon GIGN, la pose de relais sur arbrisseau chétif, qu’il a mis au service du groupe pendant cette expédition sous les auspices d’un magnifique soleil et d’un zef à à faire péter les casques mal attachés.
Et n’oublions pas également l’aide pour cet atelier de nos deux pointures, Raph. et Jean Pierre.
Qu’est-ce que tu dis ?
J’ai pas parlé de la grimpe en elle-même ? Ben quoi c’était un atelier de contact avec une autre morphologie de roche que le calcaire, pour mettre en œuvre une bonne technique de propulsion avec les pieds.
Tu voudrais quoi d’autre comme information ? Franchement ?
T’es exigeant toi !
Daniel