Carnet de route
23 Mars 2019 au CAP DRAMONT
Le 25/03/2019 par Tanguy FEJOUR
Il y a des transports (déplacements) de justice. Mais il y a aussi, la maison ne reculant devant aucun sacrifice, des transports (déplacements) du 13/15. Même si Camille le fidèle assurait une permanence sur Toulon. Il faut toujours quelqu’un pour garder la maison. Première leçon.
Seconde leçon, la grimpe ça mène à tout, il suffit d’en sortir. La preuve.
A 15 -effectifs plafonnés- nous avons baigné samedi en journée complète, dans ce petit massif de Saint Raphaël surplombant la méditerranée.
Une ambiance totale de bleu céruléen, de différents verts nuancés, et de multiples ocres chers aux peintres de la méditerranée. Et une juxtaposition de fougères arborescentes en fleur, de chênes liège et pins séculaires, de figuiers de barbarie, qui se croient tout permis (belle rime !) plantés au milieu des cinéraires maritimes et des lavandes papillon, qui vont chercher une rare humidité dans des amoncellements de rocs et caillasses détachés de longue date des parois lisses et propres, où la roche cache des trésors d’histoire géologique dans ses recoins.
Et rouges car c’est bien là le signe distinctif visuel de ce coin de l’Estérel (belle rime encore !) : tout est dans les tons ocres, grâce à la rhyolite, roche volcanique équivalente au granit. Pour grimper cela produit peu d’arêtes franchement vives, mais en majorité de beaux et souples arrondis, déroutants quand on est habitué au calcaire coupant et râpeux en goutte d’eau de nos falaises.
De beaux piliers avec surplomb, des failles comme taillées au ciseau à pierre, se sont offertes aux plus méritants et techniques d’entre nous. Mais il y avait aussi de multiples voies, pleines de bienveillance, c’est-à-dire sans contestation de cotation, où le pied et la main trouvent leur bonheur sans surprise pour favoriser une propulsion régulière et gratifiante.
Et puis chaque fois que l’on tourne la tête depuis les voies, à l’aplomb d’un des plus beaux sémaphores de la région, d’une blancheur toute lessivielle, c’est-à-dire éclatante dans le ciel azuréen, le regard se pose sur l’île d’Or à quelques encablures du port du Poussaï. Sur la roche, une tour crénelée d’un pseudo fortin moyenâgeux, parce qu’il est de construction récente, surveille impassiblement la baie du Poussaï. Brièvement coupée par la trace d’un hors-bord ou celle plus langoureuse d’un voilier saturnal (du samedi-cherche pas je viens de l’inventer)
La légende veut que Hergé, l’auteur de Tintin, se soit inspiré de ce décor, pour planter la mise en scène de l’Ile Noire en 1966. Je ne sais pas quelle est la réalité de cette histoire, mais il y a bien des ressemblances, avec le fort de Tintin au large de Kiltoch. Il faut croire à cette légende car elle nous fait plaisir. C’est le rôle de la petite histoire dans la grande.
Et voilà comment grâce la grimpe nous sommes passés à l’histoire de la BD, à la botanique, et à la géologie.
N’oublions pas les participant.e.s pour notre propre histoire :
Tintin (Jean Mi Bormes), Professeur Tournesol (Laurent M) La Castafiore (Brigitte) Me Lampion (Zaza) Dupont et Dupond (Stéphanie /Sébastien) Capitaine Haddock (Hervé) Colonel Ronchant (Nathalie) Professeur Topolino (Christine) Dr Müller (Stéphane) Rackham le Rouge (Martine) Rodriguo Tortilla (Bernard) Mitsuhirato (Hélène) Général Tapioca (David B.)
-Tu dis que, tu n’es pas quoi ? Tinti quoi ? Ha Tintinologue ! Là c’est un cas désespéré, je ne peux plus rien pour toi. La médecine non plus. Désolé.
