Carnet de route

Sur le Rocher de Roquebrune
Sortie : Randonnée sportive du 21/10/2018
Le 21/10/2018 par Brigitte
Organisateur : Laurent Milharoux
Participants : Brigitte, Catherine, Alice, Hermann, Daniel, Nadine, Guy, Christine, Marie, Yvan, Hervé
Il est 8h30 au parking de co-voiturage de Ste-Musse. Tout le monde est au rendez-vous. Enfin presque tout le monde car en raison du retard d'une participante dont nous tairons le prénom par bienveillance (il commence par un B!), nous partons à 9h!
Nous voici donc en route pour parcourir les arêtes de cet étonnant rocher, ni montagne ni colline, fabuleux vaisseau qui déploie sa voilure brun rosé au-dessus de l'Argens.
Laurent, formidable accompagnateur élevé au cassoulet et converti à la thukpa, nous fait partager ses connaissances du milieu dans lequel nous évoluons. Nous sommes ici dans la Provence rose constituée de roches rouges – conglomérats, arkoses et grès permiens concernant le Rocher de Roquebrune – par opposition à la Provence blanche caractérisée par le calcaire.
Depuis la première halte dans une forêt de chênes-liège – une suberaie précise Laurent – nous apercevons la fameuse grotte qui héberge depuis deux mois un nouvel ermite à qui nous rendons visite. Et devinez à quoi est affairé l'ermite du Rocher tandis que notre guide arrive sur le seuil de son logis troglodytique? Il coupe ses dreadlocks! Il nous salue en joignant ses mains, geste fondamental du bouddhisme. Cette expérience d'anachorète, il l'a déjà peu ou prou vécue au Tibet raconte-t-il. Désireux de ne pas le déranger, nous déposons un modeste viatique (quelques fruits) sur une table installée sur la terrasse de son habitation avant de poursuivre notre chemin. Il est à noter que cet ermite quadragénaire a fait forte impression sur une partie de la gent féminine, génération couguar exacerbée.
Bruyères arborescentes, cades, myrtes jalonnent le parcours.
- Et ça, vous savez comment ça s'appelle? questionne Laurent en pointant un arbuste aux baies rouges et aux petites feuilles vertes très pointues et piquantes.
Quelques réponses fusent : du houx, du petit-houx…
- C'est du fragon. Et ce que l'on croit être des feuilles n'en sont pas, explique Laurent. Ce sont des tiges de la plante transformées en cladodes.
Très instructive cette randonnée qui permet de cultiver son corps et son esprit! Un corps qui rappelle certains d'entre nous à l'ordre : à quand l'arrêt pique-nique? La chair est faible!
Tandis que nous progressons sous le couvert végétal, crapahutant (au fait, vous connaissez l'étymologie de ce verbe? Non! Eh bien vous chercherez) dans des blocs de belle taille, quelques vestiges témoignent d'une occupation du massif à l'époque néolithique.
Ça y est, nous attaquons les arêtes : ça monte… et ça descend! Une première chaîne permet de désescalader un court ressaut de façon plus aisée mais la concentration est requise. Une large vire descendante nous conduit au fond d'un vallon que nous remontons jusqu'à une aire plane et vaste. Et c'est enfin le signal de la pause repas, moment éminemment convivial agrémenté d'une vue incroyable sur la plaine de l'Argens et les monts du haut Var. Catherine nous offre des falafels qu'elle a confectionnés. Un peu plus tard, nouvelle dégustation du gâteau au chocolat préparée par "herself". Merci beaucoup, Catherine, pour le temps que tu y as consacré et pour le partage.
Il est temps de se remettre en route. Le sommet des Trois Croix semble à portée de pieds mais la reprise est dure après le repas! D'autant qu'ici débute la partie la plus sportive du parcours. Laurent, confiant, sait qu'il a affaire à des personnes vaillantes et aguerries qui, en quelques enjambées, gravissent le ressaut menant aux trois croix : même pas mal!
Originales du reste ces croix qui présentent des formes différentes. Nouveau petit moment culturel durant lequel Laurent explique qu'elles sont l'œuvre d'un artiste qui a puisé ses modèles chez trois peintres : Giotto, Grünewald et Le Greco.
Et hop, c'est reparti pour une nouvelle descente dans la joie et la bonne humeur. En effet, le parcours est plus exigeant et c'est, visiblement, ce qui plaît aux cafistes à en juger par les mines réjouies et autres signes exprimant la coolitude. Aériennes ces arêtes mais "non troppo". Ressauts et traversées sont allègrement franchis avec la concentration nécessaire, y compris par la courageuse Marie qui, en même temps qu'elle a récupéré sa "pince" a recouvré son sourire mais n'a pu utiliser ici qu'une seule main.
Une nouvelle halte donne l'occasion à Laurent de nous instruire sur la formation géologique du lieu et la nature des roches qui constituent le massif. En signe d'illustration, un superbe champignon minéral se dresse face à nous.
Nous amorçons la descente vers la plaine, traversons le maquis et retrouvons (encore heureux!) les voitures.
Bien belle journée dans tous les sens du terme.