Carnet de route

Semaine exceptionnelle dans les Ecrins

Le 06/07/2025 par SALLE Frédéric

Ça fait des mois que j’attends cette première semaine de juillet pour enfin rejoindre Ailefroide et une bonne équipe du CAF Coudon pour découvrir quelques-uns des plus beaux sommets des Ecrins et apprendre certaines des nombreuses techniques d’alpi qui font défaut à ma bien faible expérience de la montagne. Une légère appréhension tout de même : la peur de ne pas être à la hauteur car la semaine s’annonce très dense.

Le samedi 05/07 après le trajet en compagnie de Thomas récupéré à Ollioules (on n’oublie pas le covoiturage), on retrouve une partie de l’équipe : Séb, Pierre, Armelle, Fred, Charly, Michel, Marie-Laure et même Cédric (aka Maman), encore un peu convalescent, qui ne tient plus en place chez lui qui nous accompagnera les premiers jours en refuge et sur les itinéraires les plus simples pour ne pas trop solliciter son épaule. Max et Gina arriveront dans la nuit. Pied Gauche nous rejoindra dans la semaine après son retour de Pologne. Ce premier repas partagé annonce une semaine sous le signe de la convivialité.

Dimanche 06/07, après une bonne nuit au camping loin de la fournaise toulonnaise, c’est l’heure de prendre la direction du refuge du Sélé. La montée est longue mais se passe au mieux. L’après midi se passe tranquillement et on prépare les cordées pour le lendemain :

Crête des Beaux Rouges : Fréd – Michel & Charly – Gina ;
Pointe du Sélé : Marie-Laure – Max – Séb
Ailefroide Orientale par les vires : Armelle – Thomas & Pierre - Frédo

Repas avalé on file se mettre au lit le réveil à 3h va piquer…Lundi 07/07, la progression nocturne ne nous épargne pas quelques erreurs d’itinéraires mais tout va bien pour les diverses cordées. L’altitude sans acclimatation se fait tout de même bien sentir (3862 m ça commence à faire).

Ceux parties à l’Ailefroide sont les premiers arrivés et s’inquiètent un peu en ne voyant arriver les autres que tardivement. Il faut dire que le glacier du Sélé et Long et la moraine à traverser pour l’atteindre bien encombrée. Tout le monde arrive finalement à bon port mais les organismes sont déjà bien éprouvés par cette longue journée. Demain la plupart se contenteront de redescendre au camping après un réveil moins matinal. D’autant que la météo annoncée n’est pas des plus engageantes. Seul Armelle et Frédo iront se promener au Col du Sélé.C’est l’anniversaire de Cédric et un apéro bien convivial nous aide à nous délasser.

Mardi 07/07, la pluie s’arrête à peine quand nous sortons du refuge mais le col s’atteint rapidement. En revanche toutes les crêtes sont accrochées par les nuages et les versants nord bien plâtrés ne nous auraient pas permis d’aller plus loin si nous l’avions envisagé. On redescend rejoindre tout le monde au camping pour une après-midi détente.Chacun choisit son activité : grimpe en couenne, en TA, sieste et même un cours de Pilate prodigué par Michel professeur diplômé !Ce soir, c’est Marie-Laure qui fête son anniversaire et la soirée pizza légèrement arrosée donne la banane à tout le monde.

Mercredi 08/07 direction le Pré de Madame Carle et le refuge du Glacier blanc. Après un casse-croute rapide direction le Glacier pour une école de glace. Cédric nous quitte et en montant on croise nos deux nouveaux initiateurs alpi : Jean-Luc et Raphael en plein stage de validation. Bravo à eux.

On s’équipe et on se jette tous à tour de rôle dans les crevasses. L’expérience est formatrice et les mouflages seront à retravailler. Il fait froid dans une crevasse et la progression sur glacier nécessite donc un minimum de couches de vêtements.Le refuge est bondé et nous serons au deuxième service… dommage car demain on s’attaque tous à l’Agneau noir sauf Marie-Laure qui redescendra.

Jeudi 09/07 Beaucoup de monde prend la même direction que nous et il faudra prendre son tiquet avant de pouvoir faire la première longueur de l’ascension finale. Au sommet, le panorama est sublime ! On en profite un bon moment avant de rentrer au refuge après de bonnes séance de désescalade, de rappel et de glisse sur les névés. Une mauvaise nouvelle attend Max, il doit nous quitter pour aller défiler sur les Champs avec son hélicoptère. Gina et Charly rentrent également, heureusement, après moultes péripéties, Pied Gauche a enfin pu nous rejoindre !

Vendredi 10/07 réveil tardif (7h00) et après une bonne nuit, on prend la direction du refuge des Ecrins. Michel et Thomas y vont directement les autres vont trainer leurs guêtres du côté du Col de la Roche Faurio. Les derniers mètres ne sont qu’un tas de cailloux branlants bien peu engageant en revanche le versant N est sublime et ne demande qu’à y revenir en ski.L’ambiance au refuge est différente de celle à celui situé plus bas. Il faut dire que l’accès n’y est possible qu’avec du matériel d’alpi. Pour demain la décision est prise ce sera :

Roche Faurio : Michel – Thomas – Armelle
Barre des Ecrins : Pied gauche – Séb & Fréd - Frédo

Samedi 11/07 Après une descente jusqu’au glacier à la lumière de nos frontales et de la pleine lune, on laisse quelques affaires pour ne pas trop se lester. Il y a du monde et la progression s’apparente à une petite procession. C’est raide et c’est haut, il ne faut pas s’enflammer ! Quelques craquements sinistres nous rappellent que les séracs sont proches et qu’il faut se méfier !On atteint enfin la rimaye qui est très marquée sauf sous la Brêche Lory, ce qui nous convient bien. La aussi, l’affluence importante de cette journée aux conditions idéales nous oblige à prendre notre tiquet pour pouvoir prendre pied sur le rocher. En face on voit les cordées qui progressent vers Roche Faurio. L’arrête est fréquentée mais très belle et le panorama aide à oublier la relative attente. On atteint enfin la croix au sommet. C’est magique. On profite brièvement car une longue descente nous attend.Le retour semble interminable et nombreux sont les genoux qui crient : « grâce » !

Une dernière soirée de partage au camping et cette semaine fabuleuse s’achève ! Merci à tous nos encadrants de rendre ces merveilleux moments possibles et pour leurs conseils avisés. On a qu’une envie repartir au plus vite !