Carnet de route

Eperon de l'Ermitage - Saint Ser - Sainte Victoire

Le 14/05/2009 par

Cordée Aude, Luc et Dominique pour les grosses difficultés.

Voie « Terrain d'aventure », cotée TD-, réputée belle sur pitons espacés, éventuellement rouillés. (Mais) Les topos ne conseillent pas d'emmener pitons et marteau …

Départ de Six-Fours 7h30.

Météo prévue clémente. Ciel se voilant avec risque d'averses ou orage en toute fin d'après-midi. On devrait avoir le temps.

Approche depuis le grand parking sous le Relai de Saint-Ser. Encore assez désert. On est prêt quand arrivent quelques voitures de grimpeurs, vite prêts, qui nous emboîtent le pas. Par défaut, on suppose qu'on est des grimpeurs « rapides » et on ne veut pas être ralenti par d'autres. Supputant qu'ils pourraient avoir le même objectif, on presse le pas. Je leur demande quand même ce qu'ils vont faire. Ouf, ils vont faire des couennes à Grischnicks. L'éperon de l'Ermitage, ils l'ont fait hier. Connaissant notre projet, l'un d'eux, teint bien buriné, nous lance « C'est pas la peine de m'appeler ! » … ??? – « Ah oui ? Et pourquoi on vous appellerait, on ne vous connaît même pas ? » - « Mon numéro est dans le topo » …

Il s'agit en fait de Philippe Légier, co-auteur avec Daniel Gorgeon du topo « Escalade en pays d'Aix », en service avec un groupe de client apparemment.

 

http://www.grandsitesaintevictoire.com/index.php/grand_site/publications/les_publications_du_grand_site/escalade_en_pays_d_aix_sainte_victoire_meyrargues_pont_mirabeau_chateau_virant

 

http://www.grandsitesaintevictoire.com/index.php/grand_site/decouvrir/activites_de_plein_air/escalade

 

Il nous donne gentiment quelques conseils, comme éviter le relai sur un seul piton après la première longueur 6a finissant bien à gauche, si on sait bien gérer le tirage, on devrait enchaîner la longueur suivante, traversée quasi horizontale en 4c. Pourquoi pas. Les autres nous disent « Il faut savoir placer judicieusement les coinceurs. » Soit !

Luc attaque la première longueur qui commence comme du 4c, puis si on ne fait pas un relai sur le chêne vert à gauche après à peine 15 mètres, ça se redresse fort en une dalle lisse sur 5 ou 6 mètres. Un piton en face un peu à droite. Tiens ? Un autre assez à gauche au dessus de l'arbre. Luc équipe et tire au milieu, raide et chaud, jusqu'à la fissure mi-horizontale obliquant fortement à gauche, à équiper et à prendre en inversée pour poursuivre la dalle un peu plus facile sur la gauche jusqu'au relai, avec bien deux pitons finalement.

En second, Dominique prend la corde du piton de droite et poursuit droit et un peu à droite en dalle très lisse mais peut-être un peu moins raide et tombe sur un beau piton non utilisé. Dominique retraverse à gauche et va placer la corde de Aude dans un point de progression (qui n'aurait peut-être pas supporté le choc des deux cordes si Luc avait dévissé), pour la maintenir dans la voie sans être tirée trop directement vers le relai à gauche.

Dominique attaque ensuite la traversée horizontale en 4c à équiper, puis enchaîne sur le 5b suivant, jusqu'au pied du mur en 5c.

Tout droit ce n'est pas du 5c. Luc attaque le dièdre fissure 5c qui se prend bien à droite du relai … vers le gaz. Belle longueur continue, négociée de main de maître.

Ensuite on part en corde tendue, assurés à l'épaule, pour tenter d'enchaîner rapidement deux longueurs en 2b. Au bout de corde, dans cette ambiance, ce n'est pas facile de s'entendre ou de se comprendre … enfin Luc à démonté le relai et on avance en cadence. Avec 50 m de corde entre nous c'est pas de la « corde tendue » bien sûr … il aurait fallu raccourcir l'encordement … mais pour du 2b …

On arrive au relai au pied des prochaines difficultés. Un 5b+ suivi d'un 5c, cotés V+/6a sur « camp2camp.org ». N'écoutant que son courage, Dominique part pour assumer le 5b+. D'abord un système de fissures plutôt horizontales obliquant en montant vers la gauche, puis prise pied sur la dalle au dessus du bombé. Dominique cherche où serait le relai du 5b+ … Il y a bien deux pitons, mais très espacés, à bien 1,5 m l'un de l'autre dans une petite fissure à gauche de la dalle, belle dalle raide et très lisse (si j'avais eu un peu d'esprit, j'aurais compris que c'était plus du 5b+). Dominique va voir plus loin, traverse sur cette dalle très fine, sur le bout du bout de la gomme, puis un piton et ça monte dans des petites fissures. Dom part trop à gauche attiré par une grosse corde sur un petite souche d'arbre mort. Bien entamé Dom cherche toujours le relai … en fait dépassé. Faire un relai ici ? Sur souche et coinceurs ? Mais où est la suite de la voie ? Droit au dessus de la souche ? Bien raide ! Et pas de pitons en vue … un peu de repos, l'angoisse tombe un peu, les forces sont revenues, et la confiance avec. Dom va jeter un coup d'œil à droite. Ah oui ! Une fissure raide, mais franche, et un piton, assez haut, mais atteignable. Avec la technique du « petit rappel » Dom redescend sur 1 mètre et traverse vers le pied de la fissure (« petit rappel » : avec une très longue sangle ou un bout de cordelette de 3 ou 4 m, à passer dans le point avant une traversée, et à « rappeler » après le pas. C'est pour se sentir tenu par le haut et ne risquer que de penduler un peu en cas de dévissage – appris de Fernand dans le Pilier du 6 Juin). Suit une longueur raide équipée de piton un peu espacés … mais pas trop ! Ouf, sorti !

Après il nous reste que des longueurs en 1, 4a, 3a, 3c. On commence en corde tendue à 3 sur un seul brin, on raccourci ou rallonge par des anneaux de buste suivant le terrain. Dom tombe les chaussons, croyant qu'il pourra attaquer le 4a en chaussures de randonnée basses et souples. Obligé de rechausser les chaussons au pied d'un bout de dalle très dalle, non protégeable, coté 4a … plutôt un pas de 5a ça !

Aude s'inquiète car on reçoit quelques gouttes. Luc reprend la main pour deux longueurs dont la dernière en 3c « intéressante ». Celle-ci débute pas une tour à grimper en bon 3c pas facile à protéger. Puis une redescente en 2b+ jusqu'à un passage de 6 mètres environ sur un fil d'arête très fine horizontale en calcaire gris plein gaz des deux cotés (20 à 30 m), assis à califourchon ou debout ? En fait de travers par le coté droit en dessous où Luc a mis un point symbolique sur une brindille morte pivotante et joueuse. Sortie finale par quelques pas de 3a.

Redescente par le sentier rouge à droite (Est) de l'Eperon jusqu'à l'Ermitage.

 

Merci à Luc,

sans qui tout ceci serait encore du domaine du rève ...

 

Dominique







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